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Programmation artistique

En 2024, la programmation classique a été marquée par des événements qui n’ont sans doute de classique que le nom, tant ils se caractérisent par une grande diversité.

Tout d’abord, une résidence du London Symphony Orchestra et Sir Simon Rattle en mars, pour deux soirées riches de contrastes mêlant des répertoires variés. Puis, l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg dirigé par Wayne Marshall à Flagey à Bruxelles, à l’occasion de la visite d’État en Belgique du couple grand-ducal, avant l’ouverture de saison rassemblant Leonidas Kavakos, Yo-Yo Ma, de retour à la Philharmonie après de longues années d’absence dans ce répertoire, et Emanuel Ax.

L’Orchestre Philharmonique du Luxembourg a aussi effectué sa dernière tournée en Espagne avec Gustavo Gimeno, malheureusement marquée, du fait de dramatiques intempéries, par l’annulation du concert de Valence, tandis que, dans le cadre du festival rainy days, le Grand Auditorium a accueilli sur sa scène douze pianistes et six grands pianos joués par l’ensemble Piano Circus. À mentionner également, en novembre, les débuts à la Philharmonie de la soprano Asmik Grigorian et ceux du chef Martin Rajna à la tête de l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg.

La programmation jazz a été marquée début 2024 par deux projets singuliers.

Le premier, baptisé « Ogresse », a été proposé par l’exceptionnelle chanteuse Cécile McLorin Salvant, qui se faisait pour l’occasion également autrice de cette fable musicale onirique et emplie de mystère. Le second célébrait le retour à la Philharmonie du pianiste Jason Moran, accompagné du Frankfurt Radio Big Band pour un hommage d’une grande liberté à la figure incontournable de Duke Ellington.

Le mois de décembre a quant à lui vu se succéder l’électronique mêlé d’instruments acoustiques et de sons de la nature de Max Richter, pour la première fois à la Philharmonie, et un ciné-concert enchanteur pour petits et grands avec le chef-d’œuvre d’animation des studios Disney-Pixar Ratatouille.

Depuis 2016, le festival atlântico, consacré aux musiques des pays lusophones, est un moment devenu incontournable tant par sa programmation que les questionnements qu’il soulève.

En cette année 2024 marquée par la célébration des cinquante ans de la Révolution des Œillets au Portugal, son existence s’inscrivait plus que jamais à la croisée des disciplines. Direction le Brésil pour commencer avec João Bosco et Jaques Morelenbaum, figures discrètes mais majeures de leur pays, pour une soirée intimiste entre jazz et samba. Place ensuite à un concert de l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg qui a notamment interprété une vaste pièce de Heitor Villa-Lobos, associée à des projections de visuels de l’immense Sebastião Salgado, dont les photos ont d’ailleurs fait l’objet d’une exposition dans le Foyer.

Du côté du Portugal se sont succédé Maro, singer-songwriter native de Lisbonne, le ciné-concert Os Faroleiros, pépite du cinéma muet portugais accompagnée d’une partition de Daniel Moreira interprétée par l’Arditti Quartet, un instant festif en Espace Découverte avec les énergiques musiciens de Club Makumba et un hommage du pianiste Júlio Resende mêlant fado et jazz aux protagonistes du 25 avril 1974. Pour finir, notons la venue pour la première fois de l’artiste d’ascendance cap-verdienne Dino D’Santiago, incarnant la fusion réussie de la musique traditionnelle de l’archipel avec des sonorités électro. Les plus jeunes ont aussi été à la fête avec notamment un atelier de découverte de la musique brésilienne.

Une œuvre musicale qui se déroule sur presque une journée entière ou des compositions de quelques minutes, effectif maximal ou effort minimum (apparent du moins), très fort ou très doux… « Extrêmes » était le slogan du festival rainy days pour son édition 2024, la deuxième élaborée par la compositrice luxembourgeoise Catherine Kontz.

Dans de nombreux domaines, beaucoup de choses peuvent être considérées comme extrêmes et l’art, de tout temps, a toujours constitué un terrain de jeu et d’expérimentations pour les extrêmes de toutes sortes, autant qu’un espace propice à repousser les limites. Pendant ces cinq jours d’automne, les extrêmes les plus divers se sont rencontrés. Des classiques de la modernité comme John Cage, Morton Feldman ou même Erik Satie ont côtoyé des œuvres nouvelles. De l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg au grand complet avec des solistes d’un côté, à l’interprète invisible d’un nouveau concerto pour piano sans pianiste de l’autre, de 17 guitares électriques à une harpe solo, voilà ce qu’ont réservé ces extrêmes côté scène.

Ils étaient également du côté du panel d’âges et de carrières des personnes impliquées, allant des grands maîtres de l’Arditti Quartet aux jeunes participants du workshop de composition pour enfants, côté diversité des esthétiques et des styles mais également côté public avec des événements s’adressant tant aux passionnés de nouvelle musique qu’à de simples curieux.

Initié en 2017, le red bridge project a vu une nouvelle édition se tenir en 2024.

Entendant jeter des ponts entre trois institutions culturelles de Luxembourg, Les Théâtres de la Ville, le Mudam et la Philharmonie, – situées de part et d’autre du « pont rouge » qui relie le centre-ville au quartier du Kirchberg – mais aussi entre les disciplines artistiques, les publics et les communautés, ce projet est propice à l’exploration de nouvelles manières de travailler et permet à chaque institution de repousser ses propres limites. Après Anne Teresa De Keersmaeker et William Kentridge, la troisième édition a porté son choix, comme directeur artistique, sur l’artiste samoan et néo-zélandais Lemi Ponifasio.

Sa vision a résidé dans le fait d’inviter des communautés du Luxembourg dans toute leur diversité, afin de travailler avec sa compagnie MAU et les trois institutions. Quatre projets ont ainsi vu le jour : Jerusalem, dès octobre 2023, et Love to Death au Grand Théâtre, The Manifestation au Mudam et Sea Beneath The Skin à la Philharmonie le 14.06., réflexion performative et musicale sur la pollution des océans et de l’environnement, impliquant l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg et des danseurs du Theatre of Kiribati, basée sur Le Chant de la Terre de Gustav Mahler.

En 2024, la programmation jeune public aura été magique et pas seulement les 03. & 04.05. lors du très riche Familljefestival dédié à cette thématique qui aura permis, notamment, la création de l’opéra pour enfants Peter Pan, fruit d’une commande de la Philharmonie impliquant l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg.

En témoignent les productions conçues par le département Education de notre institution, invitées jusqu’au Théâtre du Châtelet et au Théâtre des Champs-Élysées à Paris, ainsi qu’au Theater an der Wien, sans oublier des coproductions avec le Musikverein et le Konzerthaus toujours dans la capitale autrichienne, ou encore l’Elbphilharmonie de Hambourg.

L’éducation à la culture et plus spécifiquement à la musique étant désormais un volet incontournable des missions de l’école, la Philharmonie et le Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse poursuivent leur collaboration en proposant une offre à destination des scolaires sans cesse enrichie et renouvelée.

Concerts et ateliers en constituent le cœur, la pratique en commun de la musique renforçant de manière profonde le sentiment d’appartenance à une communauté. Cette année 2024 a vu les premières répétitions de « Lëtz sang! », vaste projet de promotion du chant dans les écoles fondamentales, qui se poursuit en 2025 jusqu’à un concert final lors duquel toute la salle s’unira pour former un immense chœur.

La programmation scolaire en chiffres :

concerts, ateliers et visites pour les écoles à la Philharmonie

concerts et ateliers dans les écoles

enfants participants